La semaine de 4 jours fait des émules ! Après le Royaume-Uni, l’Espagne l’expérimente à son tour avec 200 entreprises, tandis que la Belgique l’a officialisée au niveau national pour tous les travailleurs et travailleuses qui le souhaitent. En France, les expérimentations se multiplient, et l’ensemble des ministères sont incités par le Premier Ministre à l’adopter. Semaine « de 4 jours » ou « en 4 jours » ? Pour quels bénéfices attendus ? Et quelles limites ? Le point sur les principales informations à connaître.
La semaine de 4 jours en entreprise, comment ça marche ?
Le principe de la semaine de 4 jours est simple : travailler 4 jours par semaine au lieu de 5, en conservant le même salaire à la différence du temps partiel « 4/5ème ». Cette semaine concentrée raccourcie peut néanmoins recouvrir deux réalités :
- La semaine “de” 4 jours, qui s’accompagne d’une réduction du temps de travail et donc du salaire (en passant à la semaine de 32 heures) ;
- La semaine “en” 4 jours sans réduction du temps de travail, et donc avec des amplitudes horaires plus fortes les jours travaillés (de 8h15 à 18h du lundi au jeudi, par exemple).
Les entreprises restent soumises, bien sûr, au droit du travail concernant la durée maximale de temps de travail (10 heures maximum par jour, 48 heures par semaine et 44 heures en moyenne sur une période de 12 semaines consécutives). Mais au-delà de ce cadre légal, elles sont libres d’organiser la semaine sur quatre jours comme elles le souhaitent en interne :
- jours libres fixes ou flottants ;
- rythme hebdomadaire, mensuel ou annuel (un jour supplémentaire de congé par semaine, une semaine de congés toutes les cinq semaines, ou autre rythme adapté à l’activité et aux périodes creuses…) ;
semaine de quatre jours réservée à certaines catégories de salarié·es (parents avec enfants en bas âge, métiers qui ne peuvent pas bénéficier du télétravail, etc.).
Selon une récente étude réalisée par le Crédoc pour la Fondation The Adecco Group (avril 2024), la perspective d’une semaine de travail sur quatre jours séduit près de 50 % des actifs. Une opportunité pour dégager du temps au service de leurs occupations personnelles (51 %), profiter d’un meilleur équilibre de vie (43 %), et améliorer leur santé physique et mentale (26 %).
Toujours selon cette enquête, 11 % des actifs et actives en France travaillent déjà 4 jours par semaine (du fait du temps partiel ou de la semaine sur 4 jours).
Quels sont les avantages et les inconvénients de la semaine de/en 4 jours ?
En France et à l’étranger, les études et retours d’expérience permettent de dessiner les avantages de la semaine de 4 jours, mais aussi de soulever des points de vigilance lors de sa mise en place.
Parmi les bénéfices :
- Un gain de productivité, du fait de salarié·es plus motivé·es, mieux organisé·es, moins stressé·es, moins absent·es : l’objectif est de travailler moins de jours, mais mieux, afin d’améliorer le bien-être et la productivité de vos équipes (en tenant compte, si la journée de travail s’étend, de la capacité de travail et de concentration de vos collaborateurs et collaboratrices).
- Un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle : un jour de repos en plus dans la semaine offre à vos équipes une flexibilité souvent réclamée. C’est la possibilité de passer davantage de temps avec ses enfants sans perte de salaire, de se consacrer à des loisirs ou sorties en dehors du week-end, de planifier ses rendez-vous médicaux, d’avoir une vie associative, etc.
- Un levier d’attractivité et de rétention : la semaine de 4 jours à salaire égal reste un argument très différenciant sur le marché du travail, pour les candidat·es comme pour les salarié·es déjà en poste.
- Un geste pour la planète : une semaine de travail réduite, c’est aussi potentiellement des économies d’énergie, d’eau et d’autres consommables pour l’entreprise, ainsi que des trajets domicile-travail en moins.
Un changement de rythme qui ne s’improvise pas
Continuité du service client, délais de production, taux d’occupation des locaux, évolution des fiches de postes et contrats, charge de travail et pénibilité si les journées de travail s’allongent, ou encore conséquences en matière de garde d’enfants pour les employé·es… Autant de paramètres à prendre en compte avant de passer à la semaine de 4 jours ! Son déploiement doit donc être précédé d’une concertation avec les équipes et les instances représentatives du personnel, et d’une phase de test.
Parmi les principaux écueils de la semaine de/en 4 jours :
- Une formule pas toujours avantageuse pour les parents : l’allongement de la journée de travail peut poser des problèmes de garde aux parents — notamment les familles monoparentales —, qui préfèreront parfois conserver la cadence classique sur 5 jours.
- Une charge de travail quotidienne accrue : à moins d’opter pour la semaine de 32 heures, l’amplitude de la journée de travail augmente. Les missions doivent prendre en considération ce nouveau rythme pour ne pas générer davantage de stress et fatigue, en contradiction avec l’objectif initial, ni exclure certains publics (personnes en situation de handicap, certains seniors, etc.) ;
- Une individualisation des rythmes : une semaine de 4 jours totalement « à la carte » permet de s’adapter finement aux besoins de chaque salarié·e, mais elle peut complexifier en retour la gestion des plannings et le rapport au collectif ;
- Davantage de poids sur les épaules des managers : comme pour le télétravail, l’arbitrage entre les situations personnelles des collaborateurs et collaboratrices pour organiser la semaine de 4 jours et les jours libres repose bien souvent sur les managers.
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