La fin de l’année approche et certain·es de vos salarié·es n’ont pas encore posé tous leurs jours de RTT acquis ? Depuis 2022, et jusqu’à fin 2025, ils ont la possibilité de vous demander de les monétiser : vous n’êtes certes pas obligé·e d'accepter, mais ce compromis peut s’avérer parfois gagnant pour toutes les parties. Zoom sur ses modalités concrètes et les façons de l’optimiser.
Rachat de RTT : le principe
Les salarié·es bénéficiant du dispositif de réduction du temps de travail
(RTT) doivent poser leurs journées ou demi-journées de RTT pendant une
période de référence, fixée dans l’accord de RTT de l’entreprise (par
exemple sur l’année civile, du 1erjanvier au 31 décembre). Les jours de RTT non pris à l’issue de cette période sont alors perdus
, sauf convention collective particulière prévoyant une possible
indemnisation.
Une situation à laquelle répond justement le rachat de RTT institué par la
loi de finances rectificative de 2022,
sous certaines conditions. Objectif : permettre aux salarié·es de ne pas renoncer aux droits dont ils
ou elles n’ont pas eu l’occasion de bénéficier, voire d’arbitrer
en choisissant volontairement de convertir leurs RTT en complément de
rémunération. Les journées ou demi-journées de RTT sont alors travaillées, et payées
avec une majoration équivalente au tarif de la première heure supplémentaire
applicable dans l’entreprise (les heures de travail concernées ne s'imputent
toutefois pas sur le contingent d'heures supplémentaires des salarié·es).
Le rachat de RTT peut ouvrir droit à des
exonérations de charges sociales
:
- réduction de cotisations salariales d’assurance vieillesse-veuvage (à
l’instar des heures supplémentaires et complémentaires) ;
- déduction forfaitaire patronale applicable aussi aux heures
supplémentaires (dès lors que l’entreprise en relève).
Concrètement, quel formalisme doit respecter une demande
de rachat de RTT ?
Par principe, le rachat de RTT est un dispositif basé sur
le volontariat des salarié·es : ce sont donc elles et eux qui doivent librement demander à en
bénéficier.
En revanche, s’ils ne peuvent pas initier ou imposer des rachats de RTT,
les employeurs peuvent tout à fait refuser les demandes
de leurs salarié·es, sans être obligés de se justifier.
La loi n’impose aucune formalité pour l’une ou l’autre de ces
interactions. Il est toutefois vivement
recommandé de les consigner par écrit, dans le cadre d'un processus
bien défini, afin de sécuriser vos échanges (ainsi que de pouvoir justifier
l’application des exonérations associées en cas de contrôle de
l’Urssaf). Et en cas de refus de demande de RTT, il est aussi conseillé
de l’accompagner d’une motivation objective afin que vos collaborateurs
et collaboratrices puissent comprendre sereinement votre décision.
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Quels sont les avantages à accorder un rachat de RTT
?
Dispositif transitoire en vigueur jusqu’à fin 2025, le rachat de RTT a
été instauré dans une
logique d’augmentation du pouvoir d’achat des salarié·es, en contexte d’inflation et de perturbations économiques. Cette
flexibilité offerte à vos collaborateurs et collaboratrices, lorsqu’elle
est possible, constitue dès lors un signal fort d’écoute et de
compréhension de leurs problématiques, au service de leur engagement.
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de fidélisation actionner ?
Simultanément, le rachat de RTT peut aussi participer à optimiser la gestion de vos ressources humaines
et faire face à certains besoins de main-d’œuvre (par exemple, en
période de fin d’année et de fort pic d’activité dans le champ du
retail, de la distribution ou encore de la logistique). Attention
toutefois : dispositif au service des salarié·es, le rachat de RTT n’est
pas un levier de productivité qui peut leur être imposé, ou trop
vivement suggéré.
Enfin, pour éviter tout sentiment d’inégalité de traitement, soyez
vigilant·e à instaurer un processus de rachat de RTT transparent,
argumenté, et basé sur des critères objectifs.
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