Qu’elle soit consciente ou non, la discrimination à l’embauche reste une réalité dans le monde du travail d’aujourd’hui et les entreprises ont un rôle clé à jouer pour que les choses changent. Zoom sur les bonnes pratiques à suivre pour mettre en place une procédure de recrutement plus inclusive et cultiver la diversité au sein de vos équipes.
Le recrutement inclusif, qu’est-ce que c’est ?
En France, selon une étude de l’IFOP de 2021 (1), une personne sur cinq déclare
avoir déjà été victime d’une discrimination à l’embauche. Le Code du
travail stipule pourtant qu’
aucun salarié ne peut être discriminé au travail ou lors de son
embauche
,
la loi listant une vingtaine de critères de discrimination : l’âge, le sexe, l’origine, mais aussi l’orientation sexuelle, le
handicap, le nom, l’apparence physique…
Derrière l’expression « recrutement inclusif » se cache donc l’idée d’assurer à tous les talents une égalité des chances, avec
un traitement juste de chaque candidature tout au long du processus de
recrutement.
Inclusion et diversité : un vivier de talents plus
riche
Au-delà de l’exigence légale et de l’enjeu sociétal, une démarche plus
inclusive ouvre le champ des possibles dans le monde du travail. Alors
qu’on a bien souvent tendance à recruter des candidats qui nous
ressemblent, le recrutement inclusif permet d’atteindre de nouveaux profils, et ainsi
d’enrichir vos viviers : un enjeu d’autant plus essentiel pour les projets
de recrutement confrontés à la pénurie de talents.
Il permet aussi de
constituer des équipes plus diversifiées, qui renforcent la capacité d’innovation et la créativité de l’entreprise.
Car une équipe mixte, intergénérationnelle, accueillant des personnes en
situation de handicap et des personnes aux origines et parcours différents,
c’est aussi une équipe plus représentative de la société
et plus proche des clients auxquels vous vous adressez.
Comment mettre en place le recrutement inclusif dans
l’entreprise ?
La mise en place d’un processus RH inclusif nécessite un engagement franc
de votre part et une formation de vos équipes et managers (celle-ci est
d’ailleurs obligatoire pour les entreprises de plus de 300 salariés). Il
s’agit de passer en revue l’ensemble des étapes de recrutement pour
identifier les situations potentiellement discriminatoires et éliminer tout
biais dans la sélection des candidatures. Parmi les bonnes pratiques :
-
Définir des critères clairs et objectifs de recrutement
, fondés sur des compétences ou soft skills, et non sur les seuls
diplômes, ou des informations qui n’ont pas à être évaluées pour le
poste (état civil, nombre d’enfants, accent…). Une opportunité pour
limiter
les nombreux biais cognitifs qui impactent le recrutement ;
-
Rédiger des offres d’emploi inclusives
: s’adresser aux hommes comme aux femmes, éviter les formules toutes
faites qui restreignent d’emblée la cible (« à la recherche d’un
vendeur jeune et dynamique », « un diplômé d’école de commerce »...).
-
Diffuser vos offres d’emploi sur des canaux variés
, en envisageant, pourquoi pas, le
recrutement sans CV.
-
Mettre en avant la diversité de vos équipes
et vos initiatives en ce sens pour inciter tous les profils à postuler.
L’inclusion ne s’arrête bien sûr pas au processus de recrutement, et la
sensibilisation de l’ensemble de vos collaborateurs à cette démarche est
cruciale. Accueil, onboarding, culture d’entreprise… Créer un environnement
sain et ouvert d’esprit est la clé pour que chacun et chacune puisse
trouver sa place et s’épanouir dans son travail.
N’hésitez pas à consulter le
guide « Pour un recrutement sans discrimination » du
Défenseur des droits
, où toutes ces bonnes pratiques sont détaillées, et à vous
faire accompagner dans votre politique RH inclusive. Toutes
les entreprises de recrutement ont une obligation de
formation à la non-discrimination.
Et si vous recrutiez plus efficacement ? Consultez les replays de la semaine des RH pour faire le plein de conseils
!
(1)IFOP (mai 2021),
L’Observatoire Meteojob des discriminations à l’embauche.