Le transport-logistique, la chaîne agroalimentaire et la filière plasturgique : 3 secteurs confrontés à un manque de candidats, parfois inquiétant, concernant certains de leurs métiers. Panorama des besoins et des difficultés spécifiques de ces 3 secteurs en quête de main d’œuvre.
Transport-logistique : un vivier de candidats affaibli par la
baisse des effectifs de formation
Parmi les secteurs d’activité touchés de façon très duale
par la crise sanitaire, figure sans conteste le transport et l’entreposage.
En effet, si le transport de marchandises et ses activités logistiques
associées ont été déterminants pour la continuité des approvisionnements
(et ont enregistré une augmentation de 4 % de leurs effectifs salariés en
2020 (1)), le transport de voyageurs a pour sa part connu un
coup d’arrêt historique pendant de longs mois.
Malgré la reprise engagée en 2021, les entreprises font aujourd’hui face à
une vive difficulté : trouver des candidats pour pourvoir leurs postes. En
cause notamment : la chute du nombre de personnes formées depuis 2020 du
fait des contraintes que la crise a fait peser sur l’organisation des
formations (fermeture des centres de formation, limitation du nombre de
stagiaires accueillis, difficultés à trouver des employeurs en alternance,
etc.).
51 % des employeurs du secteur ont rencontré des difficultés de
recrutement
, en particulier dans le transport de voyageurs (75 %) (1). Le
secteur de la logistique semble avoir subi moins de tensions avec 26 %
d’employeurs “seulement” ayant rencontré des difficultés : un indicateur
qui est toutefois en augmentation de 10 % par rapport à 2020. Parmi les
métiers les plus difficiles à pourvoir (2) :
- Les conducteurs de véhicules légers (77% des recrutements jugés difficiles) ;
- Les conducteurs routiers et de transports en commun (54 % chacun) ;
- Les responsables de magasinage, de tri et de manutention (50 %).
Pour aller plus loin, consultez notre livre blanc : Emploi : connaissez-vous les besoins et enjeux du secteur transports et entreposage
> A lire aussi sur le sujet : Bonus-malus assurance chômage : zoom sur le secteur transport et entreposage
Agroalimentaire : des tensions notables sur le marché de
l’emploi, dans toute la chaîne de la filière
Avec une moyenne de 48 % de recrutements jugés difficiles dans le secteur de l’industrie,
et de 36 ,1 % dans celui de l’agriculture (2), la filière agroalimentaire a certes réussi à atténuer quelque peu les
très vives tensions qu’elle a rencontrées en 2020, mais reste toutefois
dans une grande incertitude quant à son activité future.
Côté industrie, la présidence de l’Association Nationale des Industries Alimentaires
évoquait en octobre 2021 60 000 emplois non pourvus, que
l’enquête des besoins de main-d’œuvre de Pôle Emploi identifie plus
spécifiquement au sein des métiers de :
- vendeurs en produits alimentaires (57 % des recrutements
jugés difficiles) ;
- ouvriers non qualifiés (50 %) ;
- ouvriers qualifiés (41 %).
Le secteur de la distribution alimentaire n’est pas
épargné, les métiers de bouche et les fonctions d’encadrement lui faisant
particulièrement défaut actuellement. Une situation que la Fédération du
commerce et de la distribution a tenté d’endiguer au moyen du site www.horizons-commerce.fr publié en juillet 2021, qui informe les candidats sur les 100 métiers de la
branche globale.
Enfin, côté agricole, l’année 2021 a heureusement vu chuter à 36 % la part de ses employeurs confrontés à des difficultés de
recrutement, contre 50 % en 2020. Une moyenne qui cache toutefois des disparités en
fonction des métiers. Sont en effet considérés comme particulièrement
difficiles les recrutements de :
- conducteurs d’engins agricoles ou forestiers (55 % de
difficultés), pour un total de 7500 projets d’embauche, dont 68 % en
emplois saisonniers ;
- maraîchers et horticulteurs (55 % de difficultés), pour
un total de 25 000 projets d’embauche, dont 85 % en emplois saisonniers ;
- agriculteurs (41 % de difficultés), pour un total de
plus de 72 000 projets d’embauche, dont 86 % en emplois saisonniers.
Pour aller plus loin, consultez le livre blanc : L’industrie agroalimentaire, chiffres clés et tendances du secteur
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Plasturgie : des besoins de main-d’œuvre contrariés par
l’image de la filière
Selon le
communiqué de presse de Polyvia, l’Union des transformateurs de polymères, publié en septembre 2021, la
filière plasturgie et composites visait près de 18 000 recrutements en 2022, tous postes et niveaux confondus
.
Si l’activité liée à l’aéronautique et à l’automobile tourne encore plutôt
au ralenti, les autres secteurs tels que le médical, l’emballage ou encore
le bâtiment se portent en effet très bien, et offrent de nombreux débouchés
en matière d’emploi. Des projets qui pâtissent toutefois de la baisse d’attractivité de la filière aux yeux de candidats
de plus en plus sensibilisés aux enjeux environnementaux.
Le développement de formations incluant la gestion des déchets et le
recyclage est actuellement un des moyens mobilisés pour y remédier.
Parmi les métiers les plus recherchés figurent notamment (2) :
-
les ouvriers non qualifiés des industries chimiques et plastiques(4000 projets de recrutement en 2021, dont 33 % jugés difficiles) ;
- les autres ouvriers non qualifiés de type industriel
(2279 projets de recrutement, dont 18 % jugés difficiles) ;
- les ouvriers qualifiés des industries chimiques et plastiques (1491 projets de recrutement, dont 53 % jugés difficiles).
Intérim, CDI intérimaire, CDD saisonnier, CDD d’usage ou CDD classique…
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(1)
Rapport 2021 de l’Observatoire Prospectif des métiers et des
qualifications dans les Transports et la Logistique.
(2)
Enquête Besoins de main-d’œuvre 2021, Pôle Emploi.