À l’heure où les valeurs et le sens donné au travail sont des leviers importants d’engagement des salariés, rien d’étonnant à ce que les actions en matière de Responsabilité Sociale des Entreprises agissent sur l’attraction et la fidélité des collaborateurs ! En effet, 82 % des salariés de structures disposant d’un service ou d’une fonction RSE déclarent avoir du plaisir à y travailler (contre 66 % dans les entreprises n’en possédant pas) (1). Vous avez envie, vous aussi, de vous lancer activement dans une démarche RSE qui implique vos équipes ? Focus sur le projet de réduction de votre empreinte carbone numérique !
Sensibiliser vos salariés aux bonnes pratiques numériques,
pour préserver l’environnement
L’empreinte carbone numérique n’est pas un enjeu forcément évident. La
digitalisation des modes de travail a en effet participé à faire baisser
considérablement la consommation de papier, le recours à l’impression, ou
encore les déplacements polluants, évités grâce au travail ou aux réunions
à distance…
Pour autant, ces nouvelles pratiques ont, elles aussi, un impact sur
l’environnement qui n’est pas négligeable. Impact d’autant plus important
depuis la crise sanitaire et la montée en charge du télétravail.
En cause, notamment, la consommation d’énergie des équipements
informatiques mais aussi des data centers qui centralisent les serveurs
pour stocker et traiter le volume démesuré de données échangées chaque
jour.
Selon l’Ademe, les usages du numérique sont aujourd’hui responsables de 4 %
des émissions mondiales de gaz à effet de serre (2) (soit 1,5
fois plus que le transport aérien (2)), et cette empreinte
devrait doubler d’ici 2025…
L’adoption de réflexes individuels, notamment au travail, pourrait
toutefois réduire significativement ces impacts.
> Concernant l’envoi d’emails :
- limiter au strict nécessaire le nombre de destinataires des emails ;
- éviter d’ajouter des pièces jointes, d’autant plus si
elles sont volumineuses, et préférer l’envoi de lien permettant
d’accéder à des fichiers partagés : l’envoi d’un
message accompagné d’une pièce jointe consomme en moyenne autant qu’une
ampoule allumée pendant 1 heure ! (3)
- baisser, autant que faire se peut, la résolution graphique des images dans les documents
partagés ou envoyés ;
- trier ses emails
régulièrement, réaliser des archivages et supprimer les données
inutiles, pour éviter de stocker trop de courriers sur
sa messagerie : 1 seul mail stocké pendant 1 an dans un data center
émet à lui seul 10 g de CO2 par an (3) soit l’équivalent du
bilan carbone d’un sac plastique…
- vider sa corbeille
de messagerie régulièrement ;
- se désabonner des newsletters jamais ouvertes (au lieu
de les collectionner, ou de seulement les catégoriser en spam puisque
cela n’empêche pas leur envoi)…
> Concernant les pratiques web :
- mettre en favoris les sites consultés et faire sa
recherche directement depuis la barre d’adresse de son navigateur, une
pratique moins consommatrice en énergie que l’utilisation des moteurs
de recherche ;
- fermer son moteur de recherche
après avoir trouvé le résultat, et ne pas garder trop d’onglets ou
d’applications ouverts inutilement
- activer la mise en veille de son ordinateur, et
l’éteindre complètement à l’issue d’une session de travail ;
- stocker localement
ses données volumineuses (photos, vidéos, etc.) plutôt que sur le cloud
;
- couper rapidement la vidéo
en cas de visioconférence…
>> À lire aussi :
Le plan de mobilité (PDM) : une autre façon de penser le bien-être des
salariés
Faire de la réduction de votre empreinte carbone numérique un challenge
collectif
Informer vos salariés sur ces réflexes à prendre, au travail comme dans leurs usages numériques
personnels, est évidemment la première étape d’un tel projet RSE. Vous
pouvez par exemple éditer un petit livret de bonnes pratiques (sinon
utiliser
ceux proposés par l’Ademe), ou relayer régulièrement des conseils sur votre réseau social interne.
L’Institut du Numérique Responsable propose aussi un Mooc gratuit sur ce sujet,
auquel vos collaborateurs peuvent s’inscrire pour obtenir une
certification.
>> À lire aussi :
Devenir une entreprise eco-friendly, ça vous dit ?
Autre possibilité : créer un événement annuel autour de cette problématique, par
exemple au moment du « Cyber World Clean Up Day »
qui a lieu à l’occasion de la journée de la Terre. Objectif : faire un
grand ménage digital collectif en supprimant données, mails ou applications
inutiles, avec l’ambition que cette action annuelle devienne un réflexe
régulier pour les participants. L’Institut du numérique responsable fournit
un ensemble de supports pour déployer pleinement ces actions collaboratives dans les entreprises (affiches,
fiches pratiques, guides d’organisation présentiels et distanciels, grille
de collecte des données, tableur de calcul du gain environnemental réalisé,
etc.).
Enfin, certaines start-up (comme par exempleCarbo ou Greenmetrics) développent des
solutions permettant de calculer en continu l’empreinte carbone des entreprises,
tout en guidant de façon engageante leurs membres dans leurs efforts de
sobriété.
Pour inciter encore davantage vos collaborateurs à s’impliquer
individuellement dans cette démarche RSE, n’hésitez pas à élaborer une
stratégie de sobriété numérique au niveau de votre entreprise
elle-même, et à communiquer sur vos actions. Par exemple :
- le choix d’un site web écoconçu (c’est-à-dire moins
gourmand en ressources) ;
- la mise à disposition d’équipements informatiques ou
de téléphonie porteurs de
labels environnementaux(par exemple EPEAT ou TCO) ou reconditionnés.
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(1) Medef, Baromètre national de perception de la RSE, 2019 (enquête conduite
auprès de 1004 salariés).
(2) ADEME,
La face cachée du numérique, novembre 2019.
(3) RFI, sur la base des données Ademe et The Shift project, 2019.