L’organisation des entreprises et les conditions de travail des salariés ont été bouleversées par deux ans de crise sanitaire. Une réalité qui interroge évidemment la qualité de vie professionnelle des collaborateurs : quel rapport au travail aujourd’hui ? Comment trouver le bon équilibre entre télétravail et présentiel ? Raviver le lien social dans vos équipes ? Engager le dialogue sur la santé, la sécurité et la prévention, piliers de la nouvelle loi santé au travail promulguée en 2021 ? Cinq tendances actuelles peuvent être mobilisées pour y arriver.
1. De la QVT à la QVCT : recentrer les efforts sur les
leviers d’action véritablement stratégiques
Parmi les grandes évolutions portées par
la loi Santé au travail, entrées en vigueur depuis le 31 mars 2022, l’extension de l’ex-QVT
(qualité de vie au travail) à la QVCT (qualité de vie et des conditions de
travail).
Un changement de sigle qui peut paraître anodin de prime abord, mais qui
vient pourtant envoyer un signal fort : la notion de QVCT ne recouvre pas
seulement les « à-côtés » du travail, mais elle concerne ses conditions et
son contenu même. Si créer des lieux de pauses conviviaux, mettre à
disposition des boissons (type bar à jus de fruits) et/ou installer des
plantes vertes reste bénéfique, le périmètre d’action de la QVCT est désormais plus exigeant.
L’ANI précise ainsi que ce dernier doit recouvrir prioritairement des
champs stratégiques dans l’organisation, à savoir :
- l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée ;
- la santé et sécurité ;
- la qualité des pratiques managériales ;
- le sens du travail ;
- le maintien dans l’emploi et les trajectoires professionnelles ;
- l’organisation du travail (organisation matérielle, fonctionnelle,
temporelle…).
Autant de leviers qui seront donc désormais au cœur des négociations annuelles obligatoires (pour les entreprises
dotées d’organisations syndicales représentatives). Pour bien les engager,
conduire un diagnostic participatif préalable est souvent utile, afin de
mieux concilier les exigences organisationnelles et les nouvelles attentes
des salariés.
> À lire aussi :
Flex office : un enjeu souvent contradictoire pour l’entreprise
2. Le flexi-travail pour inscrire l’équilibre entre vie
privée et vie professionnelle comme pivot de l’organisation de
l’entreprise
C’est un fait régulièrement prouvé par les différents sondages conduits à
ce sujet : la découverte du télétravail à l’occasion de la crise sanitaire
a changé la donne en matière de pratiques professionnelles, et séduit de
très nombreux salariés.
En 2021, après le déconfinement progressif, ils étaient environ 80 % à souhaiter conserver un mode de travail hybride
leur permettant de continuer à télétravailler 1 à 3 jours par semaine (1). Un vœu qui pourrait se muer en exigence du côté des salariés parents :
selon un sondage conduit aux Etats-Unis(2), 62 % d’entre eux se
disent prêts à changer d’emploi s’ils ne peuvent plus télétravailler au
moins partiellement.
> À lire aussi :
Quelle organisation du temps de travail pour attirer et fidéliser ?
3. Réduire l’impact environnemental des conditions de travail
: un levier QVT essentiel en 2022
À l’heure du retour (au moins partiel) au travail présentiel, et de
l’inquiétude montante des Français quant à l’urgence climatique, la
question de l’impact écologique de l’environnement de travail
constitue un enjeu QVT fort qu’il n’est plus possible d’ignorer : pour
preuve, les salariés travaillant dans des bureaux soucieux de leur
environnement sont systématiquement plus heureux au travail(3). Il se disent aussi eux-mêmes plus sensibles qu’il y a 10 ans à certains
éco-gestes tels que le tri des déchets (86 %), la réduction des impressions
(84 %) ou encore la réduction de la consommation d’énergie (81 %).
62 % estiment toutefois que l’engagement de leur entreprise en faveur de
l’écologie n’est pas suffisamment concret et sincère. Beaucoup
souhaiteraient aller plus loin, par exemple :
- payer jusqu’à 20 % plus cher leur déjeuner si une offre
de restauration éco-responsable leur est proposée (52 % des moins de 35 ans
et 40 % des 35-50 ans) ;
- accepter l’application d’un bonus-malus sur leur rémunération lié aux
gestes éco-responsables (74 % des moins de 35 ans et 58 % des 35-50 ans) ;
- tolérer une baisse de rémunération de 5 % pour
travailler dans une entreprise plus responsable au niveau environnemental
(52 % des moins de 35 ans et 31 % des 35-50 ans) ;
- bannir l’utilisation de plastique au sein des bureaux
(79 % des moins de 35 ans et 86 % des plus de 35).
La promotion des mobilités douces comme des pratiques numériques respectueuses de l’environnement,
sont aussi des sujets QVT auxquels les salariés sont particulièrement
attentifs.
> À lire aussi :
RSE : comment inciter vos collaborateurs à réduire votre empreinte
carbone numérique ?
4. Les « Prévhackthons » : aborder autrement la question des
risques professionnels
Vous connaissez peut-être déjà les hackatons d’entreprise
: des évènements collaboratifs rassemblant leurs équipes. L’objectif ?
Inventer, souvent en sous-groupes, des solutions innovantes répondant à une
problématique définie en amont.
Le « Prévhackthon » vise à mobiliser la même démarche, mais cette fois,
au service de la prévention et de la sécurité au travail. Il a été expérimenté en France en 2018 par la
Fédération des acteurs de la prévention (FAP)
pour répondre à la question de « l’utilité du document unique
d’évaluation », et ensuite sur la thématique du « métier de préventeur en
2030 ». Ses éditions ont rassemblé plusieurs équipes pluridisciplinaires :
chef d’entreprise, responsable RH, managers, représentants du personnel,
médecins du travail, formateurs… Ensemble, ils ont brainstormé pendant 8
heures avant de présenter à un jury de personnalités (dirigeants,
consultants, chercheurs, DRH…) leurs propositions d’innovation.
Covid-19 oblige, le Prévahackthon a été suspendu ces dernières années, mais
rien ne vous empêche d’organiser le vôtre à l’échelle de votre
organisation ! L’opportunité d’engager un dialogue dynamique et créatif
autour de l’épineuse question des risques professionnels. D’autant plus que
la loi santé au travail met fortement l’accent sur la prévention, avec la
mise en place des SPST (services de prévention et de santé au travail),
l’évolution du Duerp (document unique d’évaluation des risques
professionnels) et la création du « passeport prévention » pour les
salariés.
> À lire aussi :
Prévenir les risques professionnels : la formation, une solution !
5. Les challenges sport et santé : promouvoir l’exercice
physique et le lien social dans vos équipes
Levier bien connu au service du « team building » et de la motivation des
salariés, les challenges collectifs sont aussi des occasions pour
sensibiliser vos collaborateurs aux enjeux de santé, d’impulser des
dynamiques de coopération au sein de vos équipes et ainsi lutter contre
l’isolement.
- Challenges « prévention » :
Mois sans tabac
ou encore Mois sobre…
Autant de grandes opérations nationales qui gagnent à être suivies aussi au
niveau des entreprises. Objectif : oser aborder ces sujets de santé
publique parfois tabous, et engager un mouvement de solidarité entre les membres de vos équipes.
Afin de soutenir sa dynamique, des kits gratuits sont bien souvent
disponibles sur simple demande (affichage, réseaux sociaux, outils
d’évaluation).
- Challenges sportifs connectés : le principe est simple ! Il consiste à
mettre vos collaborateurs au défi de parcourir collectivement le plus de
kilomètres possible, à pied ou à vélo, sur une période donnée. Leurs
résultats cumulés sont progressivement enregistrés, et permettent aux
membres ou aux équipes de comparer leurs performances sportives. Vous
pouvez l’organiser vous-même en interne, en vous appuyant sur des
applications dédiées (Kiplin, Squad) ou en profitant d’un évènement externe
(par exemple les challenges Vertigo ou ceux
organisés par certaines chambres consulaires ou syndicats patronaux :
renseignez-vous !).
- Challenges responsables : pour susciter l’émulation, vous pouvez proposer
des récompenses à vos salariés participants (chèques emploi service
universel, bons cadeaux…), ou alors leur permettre de contribuer à une
cause. Les points gagnés en fonction de leurs performances sont alors
convertis en dons à des organismes (AFMTéléthon, ONG médicales ou de
protection de l’environnement, associations locales…). De quoi conjuguer
promotion de l’exercice physique, cohésion d’équipe et responsabilité
sociétale.
Connaissez-vous la Fédération française du sport d’entreprise (FFSE) ?
Cette fédération officielle a pour objectif de développer la pratique
sportive, dans le cadre et autour de l’entreprise. Elle développe pour
cela de nombreuses actions dont vous pouvez vous saisir : évènements
sportifs intra ou inter-entreprises (au niveau local, national, voire
européen, et mondial), formation, mise en contact avec des opérateurs
sportifs, etc.
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(1)
Opinion Way pour Empreintes Humaines, 7e baromètre mai 2021 (sondage
conduit auprès de 2007 salariés).
(2)
Enquête Flexjobs conduite auprès de1100 salariés parents d’enfants de moins
de 18 ans en avril 2021.
(3) Baromètre Ifop Paris Workplace 2021 conduit auprès de 1602 salariés.