Fin des contrats aidés, expérimentations, évolutions du droit et des usages du travail… L’univers de l’emploi va connaître de profonds changements en 2019, portés notamment par la montée en charge de nouveaux dispositifs. Coup de projecteur sur les 5 tendances phares de cette année sociale.
1. Les emplois francs, en cours d’expérimentation
Vous vous souvenez peut-être de cette mesure lancée en 2013 et supprimée à peine 2 ans après, faute d’efficacité ? Suite à un soigneux toilettage, les emplois francs sont de nouveau en vigueur depuis avril 2018, à titre expérimental dans certaines villes. Objectif : les généraliser à tout le territoire français en 2020, si leurs résultats sont confirmés.
Ce dispositif s’adresse désormais à toute entreprise affiliée à l’assurance chômage, à la condition qu’elle embauche un salarié :
Aucune ancienneté d’inscription au chômage ni de tranche d’âge ne conditionne son éligibilité. L’employeur bénéficie d’une aide de 5000 € par an pendant 3 ans en cas d’embauche en CDI, ou de 2500 € par an pendant 2 ans maximum en cas d’embauche en CDD.
2. Le CDI intérimaire, enfin sanctuarisé
Ni complètement CDI, ni totalement intérim, le « CDII » a définitivement fait son entrée dans le Code du travail en septembre 2018. Ce dispositif qui monte (50 000 CDII ont déjà été signés) conjugue de façon innovante sécurisation salariale et flexibilité productive :
- les salariés, embauchés en CDII par les agences d’emploi, perçoivent une rémunération en période d’intermission ;
- les entreprises utilisatrices peuvent bénéficier de leurs services sur une période pouvant aller jusqu’à 36 mois, sans délai de carence entre deux contrats ;
- chaque collaborateur en CDII dispose d’un périmètre de mobilité (de 1 à 3 métiers) lui permettant de s’adapter aux besoins spécifiques exprimés.
>> En savoir plus sur les atouts du CDI intérimaire
3. Le CDI de chantier ou d’opération, en pleine évolution
Jusqu’ici réservé aux secteurs de la construction navale et du BTP, ce contrat hybride est désormais mobilisable par toute branche professionnelle, en vertu de l’ordonnance du 22 septembre 2017. Pour cela, une convention ou un accord collectif de branche étendu doit fixer les conditions et les limites de son utilisation.
Actuellement, seules la métallurgie et la grande distribution s’en sont saisies, mais elles devraient être bientôt suivies par d’autres fédérations professionnelles.
Le CDI de chantier ou d’opération est un contrat de travail à durée indéterminée, au sens où son terme ne peut être connu au moment de sa signature. Ce dernier dépend de l’avancement du projet précis auquel collabore le salarié ; et c’est son achèvement qui autorise l’employeur à rompre le contrat travail. Mais ce licenciement doit respecter les formalités propres au CDI : préavis, indemnités, solde de tout compte, etc.
4. Le travail partagé, en vogue
Nombreuses sont les entreprises qui cumulent les difficultés d’embauche : leurs projets de recrutement de profils pénuriques sont, à ce titre, d’autant plus complexes à conduire quand leurs besoins de main-d’œuvre ne sont pas réguliers, sur la semaine, sur le mois ou sur l’année.
Un constat qui les amène de plus en plus à partager leurs talents ! En se rassemblant sous forme de groupements d’employeurs ou de pôles d’entreprises, et en coordonnant leurs besoins en matière de compétences et de disponibilité, elles mutualisent certains de leurs collaborateurs ; ces derniers bénéficient soit de temps pleins assurés successivement dans plusieurs entreprises, soit de temps partiels simultanés (sous des formes contractuelles variées : CDI, CDII, portage salarial, etc.). Selon le dernier Baromètre du temps partagé, 27 % des entreprises y voient une solution de flexibilité, 25 % l’accès à une expertise plus pointue, 22 % un moyen de maîtrise des coûts et 13 % un facteur de fidélisation des collaborateurs.
>> Le concept de pôles de compétences partagées d’Adecco, vous connaissez ?
5. Le CDD, sur le gril ?
Tendu entre la volonté gouvernementale d’instaurer un système de bonus-malus, et la négociation collective sur l’assurance chômage qui patine, l’avenir du contrat court est encore très incertain. La tendance est toutefois à l’encadrement plus strict d’une forme d’emploi dont l’évolution est épineuse : en 2016, 75 % des embauches ont donné lieu à la signature d’un CDD de moins de 3 mois (hors intérim). Le résultat du bras de fer entre État et partenaires sociaux le dira…
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