Certains métiers sont source de nombreux maux. Pour éviter tout burn-out, limiter au maximum les risques et assurer les bonnes conditions de travail des collaborateurs, la loi impose des mesures afin de réduire la pénibilité au travail. Il est donc impératif de faire le nécessaire, que ce soit en termes d’outils, d’engins ou d’organisation du travail.
Qu’est-ce que la pénibilité au travail ?
Pénibilité au travail : que dit la loi ?
La pénibilité au travail peut être définie comme étant l’exposition du salarié à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels liés à des contraintes physiques marquées, à un environnement physique agressif ou à certains rythmes de travail susceptibles de laisser des traces durables identifiables et irréversibles sur la santé.
Selon le Code du Travail (1), toute entreprise doit prévenir cette pénibilité. Il faut savoir que celle-ci est calculée suite à la mise en place de disposition préventives, qu’il s’agisse de solutions de protections collectives ou individuelles de l’employeur. Dans le domaine du BTP, par exemple, le seuil de pénibilité sera calculé en prenant en compte l’utilisation de bouchons d’oreilles (pour le bruit) ou encore de poignées spécifiques sur un marteau-piqueur (pour prévenir les vibrations). Ces évaluations sont effectuées pour un poste – et non pour un collaborateur – et sont valables quel que soit le contrat, du CDD au CDI en passant par l’intérim.
Attention ! Si l’employeur ne déclare pas les situations de pénibilité aux caisses de retraite (dans la déclaration sociale nominative), il encourt des sanctions pénales : une contravention de 5e classe peut être appliquée pour chaque poste et coûter 1 500 € voire 3 000 € en cas de récidive (2).
Les facteurs de pénibilité en détail
Les métiers concernés par la pénibilité sont tous les métiers présentant des facteurs de risques liés à des contraintes physiques, à un environnement agressif ou à un rythme de travail éprouvant. Ces facteurs sont :
- les manutentions manuelles de charges ;
- les postures pénibles ;
- les vibrations mécaniques ;
- les agents chimiques dangereux, y compris poussières et fumées ;
- les activités exercées en milieu hyperbare ;
- les températures extrêmes ;
- le bruit ;
- le travail de nuit ;
- le travail en équipes successives alternantes ;
- le travail répétitif. (3)
On les retrouve dans tous les secteurs. Mais les secteurs du BTP, de l’industrie ou encore de la logistique y sont particulièrement confrontés.
Comment anticiper pour réduire la pénibilité ?
Vous l’aurez compris : réduire la pénibilité des postes est essentiel pour conserver ses talents longtemps et assurer leur bien-être. Des solutions existent.
1/ Utiliser les bons outils
La première démarche pour réduire la pénibilité est de fournir à vos collaborateurs le matériel adéquat, conçu pour améliorer leurs conditions de travail. Par exemple :
- des machines anti-vibrations, des casques anti-bruit ou des bouchons d’oreilles ;
- des machines que l’on peut suspendre ou fixer à un support pour ne pas avoir à les porter ;
- des poignées de guidage et de maintien non-glissantes, pour une meilleure prise en main et une posture plus adéquate ;
- des plans de travail ajustés et ergonomiques, pour éviter à vos collaborateurs de travailler dans des postures pénibles…
Pour certains métiers faisant face à des températures extrêmement froides, il est indispensable de fournir à vos collaborateurs des vêtements et équipements de protection contre le froid. Mais, si le travail est effectué en extérieur, pensez également à leur fournir un abri pour le vent et la pluie, qui peuvent considérablement baisser la température ressentie.
2/ Bien penser et organiser le travail
Pour les métiers où la chaleur est accablante, en revanche, ce sont les conditions de travail qui doivent être réfléchies et adaptées : horaires de travail, rotation des équipes, zones climatisées, temps de repos réguliers, limitation du travail physique intense et du port de charges lourdes…
La rotation du personnel est une solution efficace : elle permet de réduire les gestes répétitifs, le temps passé dans des postures pénibles ou près d’une machine bruyante.
3/ Rester vigilant en continu
Une fois le matériel adéquat installé et le travail repensé, la vigilance reste de mise. Cela passe notamment par l’entretien du matériel ou son remplacement lorsqu’il est usagé. Si de nouveaux modèles plus performants sont mis sur le marché, il peut être important d’investir pour que vos collaborateurs puissent travailler dans les meilleures conditions. Les postes de travail doivent aussi conserver un aménagement adéquat.
Enfin, les horaires de travail doivent être régulièrement réfléchis avec les salariés ou le délégué du personnel : il faut savoir adapter les heures de travail en extérieur en période de canicule, proposer un changement de poste régulièrement, octroyer des pauses suffisantes, gérer les équipes alternantes et de nuit…
À lire également : Burn-out, bore-out, brown-out, quelles différences ?
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(1) Legifrance, Article 4121-3-1 du Code du travail
(2) Legifrance, Article R4741-1-1 du Code pénal
(3) Compte Prévention Pénibilité, Les facteurs de risques
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