Absentéisme : quels enjeux pour les établissements de santé ?
Revenons d’abord sur ce que l’on entend par la notion d’“absentéisme”. Le réseau Anact - Aract (Agence nationale et Associations régionales pour l’amélioration des conditions de travail) propose la définition suivante (1) : « l’absentéisme caractérise toute absence qui aurait pu être évitée par une prévention suffisamment précoce des facteurs de dégradations des conditions de travail entendus au sens large : les ambiances physiques mais aussi l’organisation du travail, la qualité de la relation d’emploi, la conciliation des temps professionnel et privé, etc. ». À noter que l’on n’inclut donc pas ici des absences de l’ordre du droit social, tels que les congés, formations, congés maternité.
Cette définition met l’accent sur l’impact que peuvent avoir les organisations sur cette question de l’absentéisme. Car mieux anticiper ces situations permet de pallier notamment les problèmes suivants qui peuvent survenir au sein des établissements de santé :
- Perte de temps pour trouver des remplacements mais également pour intégrer et former en début de parcours,
- Insécurité pour les patients et les familles étant donné que ces remplacements impliquent que les interlocuteurs changent régulièrement,
- Cohésion d’équipe compliquée, nécessité d’une nouvelle répartition du travail à chaque arrivée d’un nouveau soignant remplaçant,
- Organisation du travail instable : les absences peuvent générer des problèmes de communication, ou de lenteur.
“Quiet quitting“: de quoi s’agit-il ?
On pourrait le traduire de manière littérale par “démission silencieuse”, pourtant, il ne s’agit pas à proprement parler d’une démission mais plutôt d’un désengagement professionnel. Les “quiet quitters” ont ainsi une façon d’envisager le travail qui entraîne par ailleurs une baisse de cohésion dans les équipes : des facteurs qui ne participent pas à une qualité de service optimale pour les patients.
Cette situation est souvent la résultante d’une inadéquation entre les attentes des employés et la réalité du terrain. D’où l’enjeu de redonner du sens et d’insuffler l’envie de s’impliquer à nouveau dans la structure et son développement.
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La QVCT, une des clés pour remobiliser ses équipes
Alors, concrètement, comment agir au sein des établissements de santé face à l’absentéisme et au quiet quitting ? La première étape est de mettre en place un groupe de travail : une équipe dédiée qui gagnera à être constituée de corps de métiers diversifiés tels que les représentants du personnel, de la direction ou encore de chaque corps de métiers de l’établissement. Il est par ailleurs essentiel d’inclure le niveau managérial dans cette démarche.
L’équipe ainsi établie pourra construire un état des lieux et déterminer des indicateurs qui permettront de mesurer concrètement les évolutions appliquées sur le sujet. Parmi ces indicateurs, on peut considérer le taux d’absentéisme, son évolution, le nombre de jours d’absence ou encore les métiers les plus concernés.
Cette équipe pourra ainsi par la suite mettre en place une cellule d’écoute continue. Les objectifs : engager un dialogue auprès des soignants afin de mieux analyser les causes de l’absentéisme ou du quiet quitting et par conséquent déterminer des actions pour y remédier adaptées à la situation de l’établissement.
Il s’agira d’apporter des évolutions notamment sur la QVCT : la qualité de vie et des conditions de travail de vos équipes. Un aspect essentiel qui recoupe de nombreux domaines tels que les évolutions professionnelles, la santé au travail ou encore la qualité des pratiques managériales. À noter tout de même que bien que ce point soit essentiel, il n’en demeure pas moins que d’autres facteurs peuvent également entrer en considération. Le réseau Anact - Aract souligne ainsi : “Certes, il y a l’impact direct de mauvaises conditions de travail, mais d’autres facteurs peuvent exercer un rôle prépondérant : dégradation du climat social, absence de perspectives professionnelles, vieillissement de la population salariée, etc. Il importe alors de faire un diagnostic précis de ces facteurs qui sont toujours spécifiques.” (1)
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Par ailleurs, il apparait également essentiel de communiquer sur la démarche en interne, afin de démontrer que le sujet est considéré et d’informer sur les différentes étapes du plan d’action mis en place. Enfin, la dernière étape suite à l’application de ces actions est d’évaluer leur pertinence afin d’ajuster la stratégie si nécessaire.
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(1) 10 questions sur l'absentéisme, réseau Anact Aract, Avril 2016