Quand nous parlons de e-santé, de santé numérique, de télémédecine, de m-santé ou encore de la médecine de demain, la conclusion est la même : la santé connectée révolutionne le monde des soins mais, pour les professionnels, la transition n’est pas toujours évidente. Nous faisons le point sur ce sujet qui bouscule l’univers de la santé !
Des patients hyperconnectés grâce à la e-santé
Commençons par le commencement : la e-santé désigne l’immense champ d’application de la santé connectée, de la consultation à distance aux techniques chirurgicales de pointe qui permettent des opérations dématérialisées. Peu à peu, la version numérique de la santé s’impose dans la vie des soignants aussi bien que dans celle des patients, avec des conséquences inattendues.
Le hic du numérique ? L’information à foison : les patients d’aujourd’hui sont hyperconnectés, hyper-informés et, bien souvent, hyper-convaincus. Chacun est libre de consulter applications et outils connectés pour s’auto-analyser, ce qui impacte inévitablement le rapport traditionnel entre soignant et soigné. Face à lui, l’expert n’a plus un patient peu informé attendant son avis comme une parole d’évangile, mais un curieux connecté nourri de nombreuses informations plus ou moins justes. Ces dernières sont erronées ? Encore faut-il le lui prouver !
Le chiffre e-santé
Aujourd’hui, on compte 15 milliards d’objets connectés dans le monde, des bracelets aux balances connectées. D’ici 2020, 50 à 80 milliards d’objets sont attendus (1).
Si certains patients connectés peuvent faciliter le travail des professionnels de santé grâce à une compréhension plus rapide et mieux ciblée du problème, les incompréhensions sont fréquentes et mettent parfois l’équipe soignante en porte-à-faux.
La solution ? Une méthode qui n’a rien de numérique : une bonne dose de pédagogie ! Tout bon professionnel de santé doit faire la part des choses entre info et intox et, surtout, partager ses conclusions avec tact et patience, en expliquant plutôt qu’en affirmant. Un équilibre certes subtil, mais un exercice aussi enrichissant pour le soigné que pour le soignant !
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Des soignants impactés par de nouveaux outils connectés
Dossier médical personnalisé, consultations à distance, robots d’assistance médicale, réalité virtuelle, objets connectés, applications de santé… La e-santé ne manque pas d’outils connectés. Or, ces derniers laissent rarement neutre, en particulier lorsqu’ils imposent de nouvelles méthodes ou de nouveaux apprentissages aux soignants. Si certains embrassent joyeusement leurs nouveaux accessoires, d’autres freinent des quatre fers. Pour eux, la santé numérique représente au mieux une menace, au pire un danger.
Une fois encore, la solution n’a rien de bien technologique : il s’agit de prendre du recul ! Robotique et numérique sont avant tout là pour soulager les médecins et les professionnels de santé, pas pour les remplacer. Au contraire, la santé numérique vise justement à libérer les soignants de certaines contraintes pour laisser plus de temps à la relation avec le patient !
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Les objets de quantified self, ou auto-analyse, en sont la preuve. Mal compris, ils peuvent provoquer des frictions. Bien gérés, ils peuvent au contraire soulager les soignants, sensibiliser les patients et améliorer leur suivi. D’autant plus que si le changement est inéluctable, il est aussi progressif : nombre d’outils n’en sont qu’au stade théorique et, si d’autres ont déjà trouvé leur place dans la pratique, la plupart restent à inventer !
Entre patients mal informés et soignants déstabilisés, la e-santé et ses outils numériques révolutionnent le rapport traditionnel du parcours de soin. Pour le meilleur… et le meilleur, à condition d’y mettre une bonne dose de patience et de pédagogie !
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