Selon une étude Statistica, 26.7% de la population française sera âgée de plus de 65 ans en 2050, contre 18.4% en 2015. Alors que les personnels soignants en EHPAD affirment manquer de temps pour offrir les soins adaptés aux résidents, comment faire face à cette population dépendante grandissante ? La maison de retraite du futur, intelligente et digitalisée, pourrait être la réponse à la pénurie de personnel soignant. Explications avec Valérie Lebeaupin, Directrice de RH Santé.
Aujourd’hui, des EHPAD face à la pénurie de personnel soignant
En 2015, 35% des établissements d’hébergement pour personnes âgées annonçaient rencontrer des difficultés de recrutement. Une des conséquences directes de ce manque de personnel soignant ? L’absence de temps pour les personnels soignants pour assurer leurs tâches quotidiennes et créer un lien avec le résident. Toilettes effectuées dans la précipitation, repas et couchers anticipés pour pouvoir aider l’ensemble des résidents… « Et demain, comment faire face à la pénurie des personnels dans les EHPAD si celle-ci existe déjà aujourd’hui ? » constate Valérie Lebeaupin, directrice de RH Santé, expert du recrutement des médecins. « L’une des solutions peut être de faire appel à des solutions intelligentes pour que les personnes âgées puissent rester autonomes plus longtemps ».
Des solutions domotiques, robotiques et digitales pour prolonger l’autonomie des personnes âgées
La maison de retraite du futur serait-elle intelligente ? « Un exemple actuel, au Danemark, confirme cette idée », explique Valérie Lebeaupin. « Dans cette maison de retraite à Aalborg, les chambres sont équipées de matériel d’aide au déplacement et de détecteurs de chutes. Les salles de bain, également, sont pourvues de toilettes nettoyantes et séchantes ». Des solutions permettant à certains résidents de gagner en autonomie en les aidant à se déplacer seuls et en toute sécurité. Mais la maison de retraite du futur permet également de lutter contre la solitude : « les résidents d’Aalborg ont à leur disposition des tablettes électronique pour envoyer des mails ou passer des appels en visio. Elles leurs donnent le calendrier des activités pour toujours être informé des événements de la maison de retraite ». Des dispositifs qui inspirent les responsables de la Silver Economy en France, où plusieurs tests en région ont déjà été réalisés.
Personnes âgées et technologie : une association inattendue ? De nombreux exemples prouvent pourtant son succès. « A Issy-les-Moulineaux, le robot NAO lutte contre la solitude des personnes âgées dans les structures d’accueil en leur proposant des exercices de gymnastique douce ou en s’improvisant animateur des soirées Bingo. Pour les personnes atteintes d’Alzheimer, il existe également des bracelets connectés équipés de GPS pour retrouver facilement la personne quand celle-ci est désorientée. »
Mais des solutions humaines pour lutter contre l’isolement
Avant de miser sur le tout-digital, des solutions bien humaines, elles, sont étudiées et mises en place. « La présence d’enfants est bénéfique pour les personnes âgées qui sortent ainsi de leur solitude », explique Valérie Lebeaupin. « Demain, on peut envisager des maisons de retraite systématiquement adossées à des écoles ». Mêmes résultats bénéfiques avec les animaux : « Des expériences ont eu lieu en maison de retraite où les résidents s’occupaient de poules. L’opération a prouvé que les personnes atteintes d’Alzeihmer par exemple avaient moins tendance à s’éloigner de leur EHPAD ».
Anticiper le recrutement des futurs personnels soignants
Demain, l’aide-soignant en EHPAD sera-t-il remplacé par un robot ? Non, bien au contraire. Ces technologies viennent soulager les personnels de la santé pour offrir toujours de meilleurs services aux résidents des EHPAD comme aux patients des hôpitaux. Le lien humain restera l’irremplaçable.
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