Suite à la promulgation de la loi sur l’orientation et la réussite des étudiants (ORE) en mars 2018, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé la suppression du concours d’entrée en IFSI dès 2019. Cela aura-t-il un impact sur la formation des infirmières et infirmiers ainsi que sur leur recrutement ? Explications.
Suppression du concours d’entrée en IFSI : les faits
En mars 2018, la nouvelle loi relative à l’orientation et la réussite des étudiants (ORE) est parue au journal officiel. Son but ? Acter la nouvelle procédure d’entrée dans l’enseignement supérieur et encourage la création de parcours adaptés pour les étudiants. Elle détaille notamment la procédure Parcoursup, plateforme nationale d’admission en première année des formations de l’enseignement supérieur.
Le 5 juillet, Agnès Buzyn et Frédérique Vidal, respectivement ministre des Solidarités et de la Santé et ministre de l’Enseignement Supérieur, ont annoncé que dans le cadre de cette loi, les candidats au concours d’entrée en IFSI seront sélectionnés sur dossier, via cette plateforme Parcoursup. Conséquence ? Le concours d’entrée classique est supprimé.
Quelles questions et craintes suite à cette décision ?
Le changement majeur apporté par cette mesure consiste en l’intégration totale des instituts de formation de soins infirmiers dans le monde universitaire. Ce changement divise les acteurs du secteur.
Les craintes
Des craintes subsistent quant à la future sélection opérée : l’épreuve orale du concours permettait, selon les personnes inquiètes de la réforme, de juger de la motivation du candidat et de repérer ceux potentiellement inaptes au contact avec le patient, pour les écarter. Celle-ci serait donc remplacée par l’avis des équipes encadrantes du secondaire, jugées par les responsables et formateurs en IFSI.
De même, si le rapprochement des IFSI avec le parcours universitaire élargit les passerelles entre diverses formations (et donc l’espoir d’un plus grand nombre d’infirmiers formés pour répondre à la pénurie), elle pourrait éloigner les étudiants du terrain.
Les espoirs
D’autres voient dans ce changement une évolution bénéfique, encourageant la richesse des profils de candidats. Pour les convaincus de la réforme, le concours souvent précédé d’une classe préparatoire entrainaient un certain formatage des étudiants, diminuant l’intérêt des concours.
L’association future entre responsables du secondaire et des IFSI apporterait potentiellement une meilleure information des élèves dès le lycée.
Si la loi est officielle, les modalités des changements qu’elle entraine restent encore à définir exactement. La prochaine étape ? La définition d’une grille de critère nationale, a priori prévue pour octobre.