Parent ou grand-parent dépendant, conjoint·e ou enfant en situation de handicap, frère ou sœur touché·e par une
maladie invalidante : de nombreuses situations peuvent amener à s’occuper d’une personne proche en la soutenant dans
les actes du quotidien. Vous êtes concerné·e ? Zoom sur les aides et les opportunités à mobiliser.
Aider un proche en difficulté : une situation plus courante qu’il n’y paraît
Selon les études récentes (1), ce sont près de 6 millions de Français qui aident un
proche en situation de handicap ou dépendant (du fait de son âge ou d’une maladie) dans certains
gestes de la vie quotidienne : faire ses courses, cuisiner, manger, s’habiller, se laver, réaliser
des démarches administratives, se déplacer chez le médecin, etc. Une aide à laquelle se consacrent environ 7
% des 18-35 ans, généralement en complément de leur travail, de leur formation ou de leur
recherche d’emploi.
Cette situation mobilise parfois les aidant·es concerné·es de nombreuses heures par semaine, et suppose alors
beaucoup de don de soi et d’efforts, non exempts de difficultés, pour arriver à tout concilier : aide, vie
professionnelle et autres occupations de la vie privée. Pourtant, beaucoup d’aidant·es n’ont pas forcément
conscience de l’être ! Ils et elles vivent alors parfois cette expérience dans un certain isolement, et
passent à côté d’aides qui pourraient les concerner.
Vous aidez régulièrement un proche dépendant ou en situation de handicap ? N’hésitez pas à entrer en contact avec
les différents organismes qui peuvent vous soutenir dans cette tâche, notamment via la plateforme d’accompagnement et de répit de votre
localité.
Être aidant·e familial·e quand on travaille : quels dispositifs mobiliser pour
arriver à conjuguer vie professionnelle et vie personnelle ?
Les aides financières prévues par la loi
Vous êtes salarié·e, intérimaire, entrepreneur/entrepreneuse, ou encore inscrit·e comme demandeur/demandeuse d’emploi
? Et vous soutenez la vie quotidienne d’une personne :
- dont le taux d’incapacité est de 80 % ou plus ?
- bénéficiaire de l’Allocation de perte d’autonomie (APA) avec un niveau de perte d’autonomie (Gir) situé de 1 à 4
?
- invalide et bénéficiant d’une majoration ou d’une prestation complémentaire de recours à tierce personne ?
Vous avez alors droit au congé de proche aidant, une réserve de congés de 3 mois (renouvelable dans la limite de 1 an
de congé maximum sur toute votre carrière professionnelle), que vous pouvez prendre avec souplesse :
- en une seule fois ;
- de façon fractionnée et ponctuelle, en fonction de vos besoins, sous forme de demi-journées, de journées, de
plusieurs jours ou semaines consécutives ;
- de façon étalée dans le temps, en organisant avec votre entreprise un temps de travail partiel jusqu’à
épuisement de vos droits à congé de proche aidant.
Si vous êtes salarié·e ou intérimaire, vous devez avertir votre entreprise ou votre agence d’emploi
par écrit, au moins 1 mois avant le début du premier congé souhaité (sauf situation d’urgence ou de
crise), et au moins 48 h avant chaque prise de congé fractionné. Le cas échéant, et sous réserve
que vous lui fournissiez tous les justificatifs nécessaires, votre employeur ne peut
pas refuser votre demande.
Lors de ces congés, vous ne percevez plus votre salaire, mais vous pouvez bénéficier de l’allocation
journalière du proche aidant (AJPA) d’un montant de 64,54 € par jour, versée sur demande par la CAF.
Cette dernière peut être versée pendant 66 jours maximum sur l’ensemble de votre carrière professionnelle.
Plusieurs autres dispositifs existent pour vous permettre de
mieux équilibrer vos différentes occupations, parmi lesquelles :
- le droit au répit si la personne que vous aidez est bénéficiaire de l’APA ;
- l’aide à domicile (aide à la personne, aide-ménagère, portage de repas).
Vous êtes parent d’un enfant en situation de handicap ou souffrant d’une maladie grave ou
chronique ? Des aides spécifiques vous sont dédiées, parmi lesquelles :
> le congé pour l’annonce du handicap ou d’une pathologie, de 5 jours sans perte de salaire et non
décomptés des congés payés ;
> le congé de présence parentale, une réserve de 310 jours de congé sur 3 ans (renouvelables 1
fois) qu’il est possible de prendre en une fois ou de façon fractionnée. Là aussi, le salaire est suspendu, mais
l’allocation journalière de présence parentale (AJPP) peut être versée par la CAF.
Les aides et les aménagements parfois négociables dans votre entreprise
Rien ne vous oblige évidemment à évoquer votre vie privée dans le cadre de vos relations de travail. Mais si
vous souhaitez y aborder votre situation d’aidant·e, n’hésitez pas à le faire ! Par exemple auprès de
votre agence d’emploi, de votre service RH, de vos supérieurs (ou encore de votre service de santé au travail, à
l’occasion d’une visite obligatoire ou d’un rendez-vous spécifique).
> À lire aussi : Quoi de neuf docteur ? Zoom sur la visite médicale du
travail
Ces interlocuteurs et interlocutrices pourront vous conseiller, comprendre la charge mentale et physique que vous
pouvez avoir parfois à supporter, voire accepter certains aménagements (par exemple en matière d’organisation de
votre temps de travail) et vous orienter vers des solutions propres à votre entreprise ou votre convention
collective.
Exemple : vous avez besoin de davantage de congés que ceux spécifiquement dédiés aux aidants ? Vous pouvez
éventuellement utiliser vos droits mis de côté sur votre Compte Épargne Temps, ou bénéficier d’un don de congé de la part de certains de vos collègues.
L’expérience de l’aide familiale : des compétences à valoriser sur votre CV
Et ce sont les responsables de ressources humaines qui le disent. Ils et elles estiment en effet à 81 % que les
salarié·es aidant·es développent des compétences utiles à l’entreprise
(2):
- empathie et écoute,
- adaptation au changement,
- résistance au stress,
- organisation du travail et du temps,
- sécurité et gestes de premier secours,
- coordination d’acteurs multiples,
- gestion de budget...
Autant de qualités qui devraient être mieux valorisées dans le cadre de leurs projets d’évolution
dans leur entreprise, comme à l’occasion de leur recherche d’emploi.
> À lire aussi : Évoluer professionnellement : quelles pistes pour passer à
l’action ?
Sans forcément entrer dans les détails de votre vie privée, vous pouvez donc aborder votre expérience actuelle ou
passée sous forme de compétences, de savoir-faire et de savoir-être, acquis ou approfondis dans le cadre de votre
relation d’aide.
Chez Adecco, votre équilibre vie professionnelle – vie privée est une de nos priorités ! Objectif :
calibrer vos missions et vous orienter vers des emplois conciliables avec vos contraintes familiales et
personnelles. Si on en parlait, en agence ou via Adecco & Moi !
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(1)Drees, Études et résultats n°1255, février 2023.
(2)Etude OCIRP / VIAVOICE 2023, Les salariés aidants : coût ou richesse pour l’entreprise ?
Enquête conduite auprès de 3154 salarié·es et 206 professionnel·les des ressources humaines.