Uniforme obligatoire, vêtement de sécurité, ou encore code vestimentaire à respecter… Le choix des habits que vous
portez au travail ne dépend pas que de votre personnalité ! Quels sont vos droits et vos obligations ? Que peut vous
imposer votre entreprise et dans quelles situations ? On en parle !
Choisir des vêtements adaptés au travail : tenue correcte exigée !
En matière de tenue vestimentaire, l’article L1121-1 du Code du travail accorde aux salarié·es la liberté de s’habiller
comme ils ou elles le souhaitent sur leur lieu de travail… dans les limites de ce que la jurisprudence
conçoit comme « correct », « adapté » ou « décent ».
C’est quoi une tenue « correcte » au travail ?
Cette notion évolue évidemment au fil du temps et des modes ! Ce qui a pu être considéré incorrect dans les années
70 ne l’est plus forcément aujourd’hui.
De façon générale, les juges estiment qu’une tenue correcte correspond à des vêtements propres et adaptés à
la fonction exercée (1), et qui n’occasionne pas de troubles dans et pour
l’entreprise(2) (en fonction des particularités de chaque secteur et de chaque métier).
Toutefois, le Code du travail stipule que votre employeur ou votre employeuse peut limiter votre liberté
vestimentaire dès lors que cela est justifié par la nature de la tâche à accomplir et proportionnel au but
recherché, notamment pour des raisons :
- de sécurité ;
- d’hygiène ;
- commerciales (via le port d’uniforme, de vêtements avec logos, ou en respectant un simple code
vestimentaire).
Le fait de ne pas respecter - de façon volontaire et répétée – les règles en matière d’habillement sur votre lieu de
travail peut engendrer des sanctions de la part de votre direction. Cela peut aller d’un simple
avertissement à un licenciement pour faute.
Porter l’uniforme pour des raisons de sécurité ou d’hygiène
Qu’il soit lié aux métiers de la sécurité, de la santé ou du commerce, l’uniforme a notamment pour fonction de
permettre aux autres (collègues, clients) d’identifier en un coup d’œil celui ou celle qui le porte.
Lorsque l’on pense à un uniforme, on imagine en premier lieu les métiers de l’ordre public et de la
sécurité :
- police,
- gendarmerie,
- pompiers,
- armée,
- sécurité.
Ces métiers sont identifiables par des tenues propres à chacun où l’uniforme endosse aussi la fonction
d’identifier le grade et le niveau de hiérarchie des personnels.
D’autres métiers nécessitent des vêtements spécifiques qui ont vocation à protéger la santé des travailleurs
et des travailleuses exerçant dans des conditions difficiles ou en présence de produits et de matériels
dangereux.
La présence de produits chimiques, de machines agricoles ou industrielles, de métal en fusion, ou de matériaux de
construction, par exemple, implique l’utilisation d’accessoires de sécurité obligatoires, appelés
juridiquement Équipements de Protection Individuelle (EPI), dont certains sont fournis par l’entreprise utilisatrice
(casque, lunettes, chaussures, combinaison…). Dans certains cas, lorsque le contrat de mise à disposition le
prévoit, les équipements personnalisés (casques et chaussures) peuvent parfois être fournis par l’agence d’intérim.
> À lire aussi : Travailler dans le froid : comment vous protéger ?
Enfin, de nombreux emplois exigent le port d’un uniforme pour des raisons d’hygiène. Par exemple :
Si vous devez porter un vêtement très spécifique (équipement de sécurité, protection contre les
salissures, uniforme, vêtement standard avec logo…), la tenue est alors financée ou fournie par
l’entreprise *. L’entreprise se charge également des frais d’entretien, éventuellement
à travers une prime de nettoyage ou un remboursement de frais si c’est vous qui vous en chargez.
Si la tenue exigée se limite au seul port d’un vêtement courant sans modèle particulier (un costume, un tailleur,
une chemise, ou tout simplement un haut d’une certaine couleur) l’achat et l’entretien reviennent alors aux
salarié·es.
* En cas d’intérim, la tenue est fournie par l’entreprise utilisatrice, sauf exception (l’agence d’intérim pouvant
parfois fournir les équipements de protection individuelle, lorsque cela est prévu dans le contrat de mise à
disposition).
L’uniforme ou le code vestimentaire pour raisons commerciales : obligatoires
eux-aussi !
L’uniforme, ou certains éléments vestimentaires spécifiques peuvent également être obligatoires pour des raisons
commerciales (3), pour renforcer l’identité d’une entreprise, d’une marque ou d’une
profession. Cela concerne par exemple :
- les métiers du transport (pilote de ligne h/f, steward et hôtesse de l’air, chauffeur de bus h/f, agent SNCF h/f…) ;
- les métiers de l’hôtellerie-restauration (serveur h/f, employé d’étage h/f, maître d’hôtel h/f, groom h/f…) ;
- les métiers du commerce (vente, grande distribution…) ;
- les métiers de la logistique (travail en entrepôt, livraison…).
Quand il s’agit d’un simple code vestimentaire, ou « dress code », vous n’avez pas à porter d’uniforme à
proprement parler, mais vous devez tout de même respecter les usages en cours dans votre entreprise
(4) (dès lors qu’ils sont justifiés par la nature de la tâche à accomplir, comme évoqué dans la 1ère
partie de cet article). Par exemple, selon les secteurs et les métiers, ne pas venir travailler en jogging, porter
une chemise ou encore mettre un t-shirt sans modèle défini, mais d’une certaine couleur identique pour toute votre
équipe, etc.
Il s’agit avant tout de correspondre à l’image de l’entreprise et de votre fonction, mais cela
participe aussi à alimenter le sentiment d’appartenance à une équipe, une profession ou un secteur d’activité.
Classique, élégant, décontracté… À chaque entreprise et chaque profession son code vestimentaire
adapté ! Pour éviter les « fashion faux pas », observez vos collègues et renseignez-vous dès votre arrivée sur le
style adopté dans votre entreprise et sur ses consignes en la matière !
Une question ? En agence ou via l’appli Adecco & Moi, n’hésitez pas à solliciter votre conseiller
ou votre conseillère Adecco pour un conseil ou un renseignement !
Opportunités de carrière, métiers d'avenir, droit du travail, astuces et conseils pratiques : abonnez-vous
aussi à la newsletter L'Actu’ Job pour être connecté·e en toute simplicité au monde du
travail !
(1)Cour de Cassation, Chambre sociale, 6-11-2001 n°
99-43.988.
(2) Cour de Cassation, Chambre sociale. 22-7-1986 n° 82-43.824 ou encore Cour d’appel de Douai 30-9-2010
n° 09/03045.
(3) Cour de Cassation, Chambre sociale ,13-2-2008, n° 06-43.784.
(4) Cour de Cassation, Chambre sociale, 12-11-2008, 07-42.220.