Vous avez travaillé l’an dernier, et allez déclarer vos revenus aux services des impôts pour la première fois ? Comment procéder, quels revenus déclarer et quels frais déduire ? Nos réponses aux principales réponses pour rester zen et réussir cette nouvelle étape d’entrée dans la vie active !
Cet article est une synthèse des principales règles générales en matière de première déclaration de revenus, pour lesquelles il existe parfois des cas particuliers et des exceptions.
Impôt sur le revenu : choisir le rattachement fiscal ou pas ?
De façon générale, dès que vous atteignez la majorité, vous devenez fiscalement indépendant·e de vos parents. Vous devez donc procéder à votre propre déclaration de revenus.
Mais si vous le souhaitez, vous pouvez resté·e rattaché·e au foyer fiscal de votre ou vos parents dans certains cas :
- Si vous avez moins de 21 ans (au 1er janvier de l’année précédant l’année de déclaration) ;
- Jusqu’à vos 25 ans (au 1er janvier de l’année précédant l’année de déclaration) si vous êtes encore étudiant·e ;
- Si vous êtes en situation de handicap, quel que soit votre âge.
Resté·e rattaché·e à (un de) vos parents, permet généralement à ceux-ci de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu (soit via leur quotient familial, soit via un abattement). Autre avantage : vous n’avez pas à vous occuper de votre déclaration ! En revanche, vous ne pourrez pas bénéficier de la prime d’activité : pour y prétendre, vous devez faire une déclaration de revenus individuelle.
Attention à ne pas confondre foyer “fiscal” et foyer “tout court” ;)
Vous pouvez choisir de continuer à être rattaché·e au foyer fiscal de vos parents, même si vous n’habitez plus avec eux. Ces deux types de “foyers” n’ont pas de lien. Le rattachement au foyer fiscal de vos parents ne vous empêche pas, non plus, de bénéficier des allocations logement.
Quels sont les revenus à déclarer chaque année ?
Que vous fassiez une déclaration de revenus individuelle ou que vous soyez rattaché·e à vos parents, différentes catégories de revenus sont à déclarer. Notamment :
- vos salaires : vous devez déclarer le total de vos salaires nets imposables perçus pendant l’année. Attention, il ne s’agit pas des salaires nets que vous avez
touchés, mais des salaires imposables : sur vos fiches de paie, il faut vous référer à la ligne spécifique “cumul net imposable” de la dernière fiche de paie remise par chacun de vos employeurs, pendant l’année concernée par la déclaration.
Vous êtes intérimaire chez Adecco ? Votre cumul net imposable figure sur votre dernière paie de l’année concernée par la déclaration, c’est-à-dire au plus tard sur votre fiche de paie de novembre (et non pas de décembre, du fait du décalage de paie).
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Vous avez perçu des revenus de jobs occasionnels étudiants ? Vous devez évidemment les déclarer intégralement, mais vous bénéficierez d’une exonération d’impôt si vous respectez certaines conditions : avoir moins de 26 ans au 1er janvier de l’année concernée, et enregistrer des revenus totaux inférieurs à 3 fois le SMIC brut mensuel (soit 4 936 € bruts au total, pour les revenus 2022). Pour pouvoir en bénéficier, attention à bien cocher la case “étudiant” sur votre déclaration.
Vous avez perçu des salaires en tant qu’apprenti·e ? Là aussi, vous devez déclarer votre salaire imposable, mais il sera exonéré d’impôt jusqu’à 19 744 € pour l’année 2022. N’oubliez pas de cocher la case “Apprenti / Stagiaire” de votre déclaration. En revanche, les salaires perçus dans le cadre d’un contrat de professionnalisation sont imposables.
- vos indemnités ou gratifications de stage : vous devez en déclarer le montant total, mais elles seront exonérées d’impôt jusqu’à 19 744 € en 2022. Pour en bénéficier, attention à bien cocher la case “Apprenti / Stagiaire”.
- vos revenus non-salariés : notamment ceux issus d’une activité entrepreneuriale, dont vous devez déclarer les bénéfices (bénéfices non commerciaux ou BNC, bénéfices industriels et commerciaux ou BIC, bénéfices agricoles ou BA, en fonction de la nature et du statut de votre activité).
- les éventuelles pensions versées par vos parents.
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En revanche, il n’est pas nécessaire de déclarer :
les bourses étudiantes sur critères sociaux ;
les aides au logement ;
les indemnités perçues dans le cadre d’un service civique, ou d’une mission de volontariat international ;
les indemnités perçues dans le cadre du bénévolat associatif.
Comment faire votre première déclaration de revenus individuelle ?
Actuellement, vous ne pouvez plus faire de déclaration de revenus sous format papier, sauf exception. Vous devez donc remplir votre déclaration fiscale en ligne, depuis votre espace particulier sur le site https://www.impots.gouv.fr. Pour activer cet espace, deux possibilités :
> Vous avez déjà reçu un courrier des Finances publiques qui vous indique votre numéro fiscal personnel ainsi que la marche à suivre pour créer votre espace particulier en ligne ? Vous n’avez qu’à suivre le guide, et déclarer en temps et en heure vos revenus.
> Vous n’avez pas encore reçu de courrier des Finances publiques, mais un numéro fiscal vous a déjà été attribué ? Si vous disposez d’un compte FranceConnect, vous pouvez alors créer directement votre espace particulier sur le site www.impots.gouv.fr.
> Vous n’avez pas reçu de courrier des Finances publiques, vous n’avez pas encore de numéro fiscal et/ou vous n’avez pas encore de compte FranceConnect ? Vous devez faire vérifier votre identité en transmettant à votre centre des Finances publiques la copie d’une pièce d’identité
et un justificatif de domicile (soit par courrier, soit directement à son guichet). Vous recevez ensuite un email qui vous permet de créer votre espace particulier.
Vous avez tardé à faire ces démarches, et la date limite de déclaration de vos revenus approche à grands pas ? De façon exceptionnelle, si vous n’avez pas la possibilité de déclarer vos revenus en ligne dans les délais, les services des impôts tolèrent que vous fassiez votre première déclaration au format papier. Accompagnez-la d’un courrier expliquant les difficultés que vous avez rencontrées.
Votre espace particulier en ligne est enfin créé dans les temps ? Même s’il s’agit de votre première déclaration, elle est déjà préremplie avec les différentes informations transmises par vos employeurs, la Sécurité sociale, Pôle Emploi, etc. Il vous donc reste à les contrôler, et à les compléter au besoin :
- votre état civil ;
- votre adresse ;
- votre situation familiale et vos éventuelles personnes à charge ;
- vos coordonnées bancaires ;
- vos différents revenus à déclarer ;
- vos frais professionnels ;
- vos éventuelles charges déductibles (exemple : les pensions versées à des parents, les crédits d’impôt pour dons à certains organismes, pour frais de garde d’enfants, pour travaux énergétiques, etc.).
Déduction des frais professionnels : deux options
Transport, achat de vêtements, repas en cas de déplacement, abonnement à des magazines professionnels… Travailler implique souvent d’engager soi-même certains frais, et les impôts le prévoient justement de façon automatique : 10 % de vos revenus imposables sont ainsi déduits de façon forfaitaire du calcul de votre impôt, avec un minimum de 472 €.
Mais si vous estimez que cette déduction forfaitaire de 10 % est inférieure aux frais que vous avez réellement engagés, vous pouvez choisir de déduire leur valeur réelle sur justificatifs : vous devez alors indiquer leur montant total sur votre déclaration, et joindre une note qui en précise la liste et le mode de calcul. Concernant les déplacements domicile-travail, les frais doivent être évalués en fonction d’un barème kilométrique spécifique. Et quant aux frais de nourriture, ils doivent être évalués sur la base de la valeur fiscale d’un repas pris à domicile (et déduction faite de son éventuelle prise en charge partielle par votre employeur, par exemple sous forme de ticket restaurant, évidemment !).
Et le prélèvement à la source dans tout ça ?
Vous le savez déjà : depuis 2019, l’impôt sur le revenu se fait à la source, c’est-à-dire qu’il est prélevé chaque mois de façon prévisionnelle sur les salaires, et régularisé une fois par an à l’occasion de la déclaration de revenus.
Lorsqu’on travaille pour la première fois, et jusqu’à sa première déclaration de revenus, les entreprises employeuses doivent appliquer ce qu’on appelle un taux neutre, ou taux par défaut, de prélèvement à la source, selon un barème qui est identique pour tous et toutes, et qui dépend du montant de salaire perçu :
- si votre salaire mensuel imposable est inférieur 1518 € en 2022, le taux de prélèvement à la source est de 0 % ;
- si votre salaire mensuel imposable est de 1518 € à 1576 €, le taux de prélèvement est de 0,5 % ;
- si votre salaire mensuel imposable est de 1577 € à 1677 €, le taux de prélèvement est de 1,3 %, etc.
En cas de CDD ou de mission d’intérim dont la durée est inférieure à 2 mois, un abattement est appliqué au
salaire imposable, avant application du taux neutre, équivalent à la moitié du SMIC net imposable (soit 701 € au 1er janvier 2023).
Mais attention : il s’agit d’un taux de prélèvement prévisionnel, qui ne correspond pas forcément à l’impôt exact que vous devrez verser (calculé en fonction de votre niveau de revenu global sur l’ensemble de l’année). Votre déclaration de revenus sert justement à faire ce calcul, et déterminer ensuite si c’est aux impôts de vous rembourser tout ou partie du montant de vos prélèvements à la source, ou si c’est à vous de payer une somme complémentaire.
Pour information, concernant les revenus 2022, vous n’avez pas à payer d’impôt si vous êtes célibataire et que vos revenus imposables cumulés ne dépassent pas 10 777 €. Le taux d’imposition est ensuite de 11 % pour la tranche de vos revenus compris entre 10 778 € et 27 478 €, de 30 % pour la tranche de vos revenus compris entre 27 479 € et 78 570 €, etc.
Une fois votre première déclaration d’impôt réalisée, vous pourrez ensuite choisir vous-même le taux de prélèvement à la source que vous souhaitez voir appliquer : taux personnalisé, taux individualisé ou taux neutre.
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