Chauffeur routier, agent de sécurité, préparateur de commandes, magasinier, boulanger ou encore conducteur d’engins BTP… Autant de métiers qui supposent souvent de travailler de nuit, de façon régulière ou au moins occasionnelle. Mais quelles sont vraiment les conditions du travail de nuit ? Ses contreparties en matière de salaire ou d’avantages ? Et comment prévenir l’impact de ces horaires atypiques sur votre santé ? Toutes les réponses dans cet article !
Le travail de nuit : définition
Il ne suffit pas de finir votre journée de travail après la nuit tombée, ou de la commencer avant le lever du soleil pour que votre travail soit considéré comme étant « de nuit » par le droit du travail. Celui-ci le définit, en effet, très précisément.
Est reconnue comme travail de nuit l’activité réalisée entre 21 h et 6 h du matin (ou sur une autre plage horaire nocturne, en fonction de votre convention collective et/ou des autorisations obtenues par certaines entreprises. Dans l’hôtellerie-restauration par exemple, la plage horaire du travail de nuit est généralement fixée de 22h à 7h).
Mais toutes les entreprises ne peuvent pas avoir recours au travail de nuit : celui-ci doit rester exceptionnel, et être nécessaire à la continuité des services à la clientèle.
Parmi les principaux secteurs dont les métiers s’exercent souvent la nuit, au moins en partie, figurent :
- l’hôtellerie et la restauration : veilleur de nuit, réceptionniste, barman…
- le transport : chauffeur routier, conducteur de transports en commun, ambulancier, taxi…
- la logistique : préparateur de commandes, manutentionnaire, cariste…
- la sécurité : gardien, agent de sécurité, agent de police, pompier…
- certains métiers de bouche : boulanger, pâtissier…
- la santé et les services à la personne : infirmier, aide-soignant, auxiliaire de vie…
- mais aussi l’environnement (éboueur-ripeur), l’assistance (téléopérateur, remorqueur) ou encore le BTP (conducteur d’engins, maçon VRD, notamment sur les chantiers de voiries qui se déroulent la nuit lorsque le trafic est moins important).
Attention : si vous avez moins de 18 ans, vous ne pouvez pas travailler de nuit, sauf exceptions (par exemple dans le secteur de la boulangerie, de la pâtisserie ou de la restauration).
Quelle rémunération et quelles conditions pour les travailleurs de nuit ?
Le statut de « travailleur de nuit » vous permet de bénéficier de plusieurs contreparties. Pour cela, vous devez toutefois :
- réaliser au moins 3 heures de travail de nuit d’affilée, 2 fois par semaine, de manière habituelle ;
- ou 270 heures de travail de nuit sur 12 mois de suite (sauf convention collective différente).
Votre durée quotidienne de travail de nuit doit être de 8 heures de suite maximum (sauf exception autorisée par l’Inspection du travail). Sur 12 semaines consécutives, votre temps de travail ne peut pas dépasser 40 h par semaine en moyenne.
Enfin, vous devez avoir un temps de repos de 11 h de suite minimum, après chaque nuit travaillée.
Ces conditions remplies, vous bénéficiez obligatoirement :
- d’un repos compensateur de remplacement (RCR), au même titre que le RCR en matière d’heures supplémentaires, dont le calcul et les modalités dépendent de chaque convention collective (ou de chaque entreprise en l’absence de convention) ;
- d’un suivi médical renforcé auprès des services de santé au travail ;
- de la possibilité de réaffectation sur un poste de jour, notamment pour raisons de santé ou familiales.
Si la loi n’impose pas de salaire majoré pour les travailleurs de nuit, beaucoup de conventions collectives le prévoient : de 20 %, 40 %, 60 % voire jusqu’à 100 % de plus que le salaire conventionnel, selon les branches.
Vous ne remplissez pas les conditions pour bénéficier du statut de travailleur de nuit ? Même si vous travaillez de nuit de façon occasionnelle, certaines conventions collectives prévoient aussi des majorations de salaire (en plus de vos majorations pour heures supplémentaires).
Les conseils prévention santé pour les travailleurs de nuit
- Limiter votre consommation en excitants (café, thé, etc., surtout pendant les 6 dernières heures avant de vous coucher) ;
- Prévoir de vous coucher le plus rapidement possible à la fin de votre nuit de travail ;
- Ne pas trop vous exposer à la lumière à la fin de votre poste (et notamment la lumière bleue des écrans d’ordinateur ou de mobile) jusqu’à votre coucher, pour favoriser votre endormissement ;
- Mettre en place un rituel de coucher, comme s’il s’agissait de la soirée : repas léger, tisane, toilette, activité reposante, etc. ;
- Dormir dans l’obscurité complète et dans le silence ;
- Essayer au maximum de garder un rythme d’alimentation régulier, à adapter à votre rythme de travail : repas type petit-déjeuner au réveil (laitage, fruit, pain), repas complet avant la prise de poste (viande, poisson ou autres protéines / légumes / glucides), et repas type dîner léger après le travail ;
- Ne négliger aucune de vos pauses, et en profiter pour essayer de faire des siestes flash (relaxation dans le calme, yeux fermés, pendant environ 10 min) ou des micro-siestes (au calme, dans la pénombre, pendant 10 à 20 min) ;
- Solliciter votre service de santé au travail (médecine du travail) à la moindre question ou au moindre doute sur votre santé et votre équilibre vie personnelle-vie professionnelle. Ses professionnels sauront vous écouter et vous conseiller.
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