Voici venu le temps de penser à l'ultime étape de votre vie professionnelle, la retraite ! Que vous soyez impatient·e
ou préoccupé·e d’y être, elle se prépare bien en amont. Quel parcours, quel âge, quel montant, depuis la réforme des
retraites entrée en vigueur en 2023 ? On vous dit tout.
Quand et comment partir à la retraite ? Le principe
Dès vos premiers pas dans la vie active, vous et vos employeurs avez cotisé au régime de retraite de base versée par
la Sécurité sociale, et au régime de retraite complémentaire (géré par l’Agirc-Arrco pour les salarié·es, y compris en intérim).
L’âge légal de départ depuis 2023
Depuis le 1er septembre 2023, l’âge légal de départ à la retraite est de 64 ans si vous êtes né·e
en 1968 ou après (si vous êtes né·e entre le 1er septembre 1961 et le 31 décembre 1967, il varie de 62 ans et 3 mois
à 63 ans et 9 mois).
Il peut toutefois être réduit dans certains cas de figure, tels que :
- une carrière longue débutée avant 20 ans à condition de justifier d’une certaine durée de
cotisation ;
- une situation de handicap, pour les travailleurs et
travailleuses reconnu·es inaptes au travail ou atteint·es d’une incapacité permanente d’au moins 50 % (hors
fonctionnaires) ;
- l’invalidité, là encore sous conditions, avec le remplacement de la pension
d’invalidité par la pension de retraite à partir de 62 ans.
Les choix possibles à partir de 64 ans
Dès lors que vous atteignez l’âge légal de départ à la retraite, deux options s’offrent à vous :
> partir à la retraite :
- soit à taux plein, si vous avez cotisé un nombre de trimestres suffisants pour y prétendre. Ce nombre minimal de trimestres de cotisation dépend de votre
année de naissance. Il est par exemple de 166 trimestres pour les personnes nées en 1956 ou 1957, de 169
trimestres pour les personnes nées en 1962, ou encore de 172 trimestres pour les personnes nées à partir de
1965.
- soit à taux réduit, en fonction du nombre de trimestres de cotisation manquants. Votre retraite
de base, normalement calculée sur la base de 50 % de votre salaire brut moyen sur les 25 meilleures années, se
voit alors appliquer une décote, qui correspond à 0,625 par trimestre manquant. Exemple : le
taux sera de 49,375 % pour un trimestre manquant (50 – 0,625), de 48,750 % pour deux trimestres manquants (50 –
0,625*2), etc. Une décote s’applique également à votre taux de retraite complémentaire (avec un coefficient de
minoration qui va de 0,99 % pour un seul trimestre manquant à 0,78 % pour 20 trimestres manquants).
> continuer de travailler :
- soit parce qu’il vous manque des trimestres de cotisation et que vous souhaitez toucher votre
retraite à taux plein.
- soit parce que vous disposez déjà des trimestres suffisants pour prétendre à la retraite à taux plein, mais que
vous souhaitez bénéficier d’une surcote de celle-ci (majoration définitive de votre retraite de
base de 1,25 % par trimestre supplémentaire cotisé, et augmentation de la retraite complémentaire grâce aux
points supplémentaires acquis).
Départ à la retraite : bon à savoir
> Pour les salariés du privé, le taux plein de retraite de base correspond à 50 % de votre revenu
annuel moyen. Certaines situations permettent de majorer ce taux : travail au-delà de l'âge légal,
handicap, nombre d'enfants...
> À certaines conditions, le taux de retraite appliqué ne peut pas descendre en dessous d'un montant minimum, même en cas de trimestres
manquants.
> Il est parfois possible de racheter des trimestres manquants , par exemple pour
compenser les années de travail dont vous n'avez pas pu valider les 4 trimestres, les années où vous étiez en études
supérieures ou en contrat d'apprentissage. L'opportunité de ce rachat doit toutefois être précisément évaluée.
Dans tous les cas, vous pourrez automatiquement prétendre à votre retraite à taux plein entre 65 et 67
ans, en fonction de votre année de naissance, et ce quel que soit votre nombre de
trimestres de cotisation : on parle d’âge du « taux plein automatique ». Votre retraite de base
sera calculée au prorata du nombre effectif de trimestres cotisés, mais ne subira pas de décote : votre taux sera
donc de 50 %, appliqué au nombre de trimestres réellement cotisés, selon la formule détaillée dans le paragraphe
suivant de cet article. Quant à votre retraite complémentaire, elle ne sera ni proratisée, ni décotée, ni minorée.
C'est le moment de fixer la date de votre départ ? Informez-en votre employeur et, 6 mois avant votre départ,
formulez votre demande sur votre espace personnel du site www.lassuranceretraite.fr. En effet, votre retraite ne sera pas versée automatiquement ;
il faut en faire la demande !
Concrètement, comment calculer et anticiper votre retraite ?
C’est sur la base de votre « revenu annuel moyen », c’est-à-dire les 25 années les mieux payées de votre carrière,
qu’est calculée votre pension de retraite. Vous pouvez estimer le montant de celle-ci en le calculant vous-même, ou
en utilisant les simulateurs en ligne à disposition.
Le calcul de la retraite de base
Le calcul de votre retraite de base repose sur la formule suivante :
Revenu Annuel Moyen (RAM) x Taux x (Trimestres Cotisés / Trimestres maximum à atteindre)
> Le revenu annuel moyen est la moyenne des salaires bruts sur lesquels vous avez cotisé à
l'Assurance retraite pendant les 25 années les plus avantageuses de votre carrière.
> Le taux est, comme vu précédemment, soit plein (c'est-à-dire de 50%) soit partiel (c'est-à-dire
décoté en fonction de vos trimestres manquants).
> Le nombre de trimestres cotisés sont ceux durant lesquels vous avez versé des cotisations
vieillesse pour un salaire annuel au moins équivalent à 150 fois le SMIC horaire, y compris en cas d’interruption de
travail (chômage, maternité, maladie, etc.).
> Le nombre maximum de trimestres à valider dépend, lui, de votre année de naissance.
Votre retraite complémentaire, qui relève de l’Agirc-Arrco pour les salariés du privé, s’ajoute à
ce montant de base. Elle est calculée en fonction d'un système de points accumulés durant toute votre carrière.
Un simulateur pour y voir plus clair
Ces calculs sont relativement complexes : heureusement, vous avez la possibilité de les simuler très simplement, par
exemple à partir de votre compte retraite en ligne info-retraite.fr. Votre
compte rassemble tous les droits à la retraite que vous avez déjà acquis, quels que soient les
différents régimes auxquels vous avez cotisé durant votre vie professionnelle. Il vous permet aussi de
réaliser différentes simulations, notamment en changeant votre âge de départ à la retraite, ou
votre nombre de trimestres cotisés.
Une opportunité pour bien anticiper !
Bon à savoir : en tant qu’actif ou active, vous disposez d’un droit à l’information sur votre
retraite.
- Dès 35 ans, vous recevez tous les 5 ans un relevé de situation individuelle (RIS) recensant la
totalité de vos droits sur tous les régimes auxquels vous avez cotisé.
- Dès 45 ans, vous avez la possibilité de réaliser gratuitement un entretien d’information retraite (EIR) pour vérifier avec un conseiller votre situation
et prévoir différentes hypothèses.
- Dès 55 ans enfin, une estimation indicative globale (EIG) de votre future retraite, permettant d’anticiper les
actions à mener, vous est adressée avec votre relevé de carrière.
Continuer à travailler une fois à la retraite ? C'est aussi possible !
Un dispositif vous permet en effet de cumuler votre retraite avec un revenu d’activité (mais ce
dernier ne vous permet pas de continuer à cotiser à la retraite).
Ce cumul est possible sans limite :
- si vous bénéficiez d’une retraite à taux plein, en ayant atteint l’âge d’obtention de la retraite à taux plein
soit 67 ans, ou en ayant atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 à 64 ans selon l’année de naissance)
avec le nombre de trimestres suffisants pour une retraite au taux maximum ;
- ET si vous avez demandé et obtenu toutes vos pensions de retraite de base et complémentaires en France et à
l’étranger.
Dans les autres cas, ce cumul ne peut être que partiel. Le total mensuel de vos revenus d'activité et du
montant de votre retraite (de base et complémentaire) ne doit pas dépasser la moyenne des salaires que
vous avez perçus au cours des 3 derniers mois précédant votre retraite (ou 160 % du SMIC si cette option est plus
avantageuse). En cas de dépassement, le montant de votre retraite de base sera réduit d'autant.
> Attention : vous ne pouvez pas recommencer à travailler avec votre dernier employeur pendant les 6 mois suivant
votre départ à la retraite. Si c'est le cas, votre retraite de base sera suspendue jusqu'à la fin de cette période
de 6 mois.
Vous avez désormais toutes les clés pour préparer et anticiper ce nouveau chapitre de votre vie !
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